Encore quelque chose
de mystérieux dont on vous parlera peut-être au cours de
votre grossesse. Q'est-ce vraiment ? Comment
l'attrape-t-on ? Que faire ?
Définition :
Le cytomégalovirus ou
CMV est un virus du groupe des herpèsvirus.
L'infection est
transmise par les sécrétions oropharyngées et
urogénitales, par les transfusions de sang non
déleucocyté ou par la transmission materno-foetale.
2% des femmes
séronégatives contractent le CMV durant leur grossesse,
ce chiffre varie de 0,4 à 13% selon le niveau
socio-économique, l'endroit ou l'on travaille ( milieu
hospitalier, travail en contact avec les enfants...).
90% de ces femmes développeront des formes inapparentes,
10% des formes fébriles.
Le risque de
primo-infection au cours de la grossesse augmente avec
l'âge et le nombre de grossesses, d'autant plus que les
enfants précédents fréquentent une crèche ou une
garderie.
Le
diagnostic :
Il n'existe pas en
France de politique de dépistage et de diagnostic de
l'infection à CMV au cours de la grossesse calquée sur
celles de la toxoplasmose ou de la rubéole.
Le diagnostic sera
donc fait soit sur une séroconvertion maternelle
dépistée lors d'un bilan réalisé en cas de fièvre au cours
de la grossesse, soit et surtout dans le cadre d'une
exploration anténatale d'une anomalie foetale.
Ainsi, le diagnostic
de l'infection foetale se base sur :
- une recherche sur
le sang foetal.
- une recherche sur
le liquide amniotique.
- des données
échographiques.
Le
risque foetal :
Lors d'une
primo-infection le taux de transmission du CMV au foetus
est d'environ 30% quelque soit l'âge de la grossesse.
Seule la primo-infection semble dangereuse.
Les réactivations du
virus ou même le portage chronique de celui-ci ne
semblent pas entraîner un risque foetal aussi important
que la primo-infection. On retrouve d'ailleurs chez
5 à 9 % des femmes enceintes l'excrétion du CMV dans les
urines, salives et les sécrétions cervicales.
L'infection
congénitale à CMV est rare et touche 0.5 à 1% des
nouveaux-nés. Ceux-ci meurent rarement mais développent
une infection chronique et productive. La contamination
de la mère à l'enfant se fait au niveau du placenta, la
contamination par voie vaginale est très peu importante
et ne surviendrait qu'en cas de rupture prématurée des
membranes.
Sur ce faible
pourcentage :
- 90% des enfants
contaminés naissent normaux mais 10% vont développer des
séquelles nerveuses ou sensorielles avant l'âge de 2
ans.
- 10% des enfants contaminés
naissent avec des symptômes (ou meurent in-utéro) et
dans la moitié des cas les enfants sont porteurs
de lésions sévères (microcéphalie, hydrocéphalie...).
La
conduite à tenir face à une éventuelle infection :
Il existe trois
situations en cas d'infection chez la mère :
- L'échographie est
normale et les prélèvements de sang foetal et de liquide
amniotique sont négatifs. Seule une surveillance de la
grossesse est nécessaire, les résultats sont très
rassurants pour le foetus.
- L'échographie est
anormale et les prélèvement chez le foetus positifs.
L'interruption médicale de grossesse peut être posée car
l'enfant fait partie des formes sévères pouvant aboutir
à une hydrocéphalie ou à une microcéphalie.
- L'échographie est
normale et les prélèvement positifs. Dans l'état actuel
de nos connaissances, le pronostic est impossible. Dans
ce cas de figure, il s'agit le plus souvent d'enfants
asymptomatiques ayant 10% de probabilité de développer
des séquelles nerveuses avant l'âge de 2 ans.
Le
dépistage et la prévention :
La question du
dépistage reste encore en cours au niveau européen,
certaines expériences de pays membres (Grande
Bretagne, Belgique) incluant le dépistage des groupes à
risques... sont en cours.
La question reste
posée car le CMV a le même risque en fréquence que la
toxoplasmose qui elle fait l'objet d'un dépistage
systématique.
En ce qui concerne la
prévention, actuellement elle se résume à des mesures
d'hygiène (faire essentiellement attention en cas de
doute sur le CMV) en sachant que certaines populations
sont plus exposées que d'autres (les professionnels de
la santé et les personnes en contact avec les enfants).
La prévention
consiste pour les personnes exposées à se laver les
mains après chaque change de l'enfant, éviter
d'embrasser l'enfant sur la bouche, utiliser des
couverts séparés.