Page mise à
jour le
03-09-2003
Que vous ayez décidé de ne pas
allaiter, d'arrêter l'allaitement maternel ou autre, le
choix d'un lait artificiel pour votre bébé n'est pas
toujours simple. En effet, de plus en plus de marques
co-existent et l’on finit par s’y perdre… sans parler
des formules spécifiques (AR, HA, « spécial transit… »…)
Voici quelques clés qui vous
permettront de mieux comprendre la composition des laits
artificiels et vous aideront à faire votre choix. Le
critère principal étant le respect du système digestif
de votre petit, ne vous laissez pas influencer par
un joli « design » sur la boîte, un bon goût sucré ou
encore des expressions conçues spécialement pour vous
attirer*; il vous faut ainsi observer avant tout :
-
La vitesse du transit de votre bébé
(normal, tendance à la constipation, à la diarrhée)
-
D’éventuelles régurgitations
(légères, confirmées, douloureuses …)
-
Coliques, ballonnements
-
Satiété ou expression de la faim
-
…
*
« Premium », « confort »…
Dénominations
des laits :
Depuis quelques années (1998), le
Ministère de la Santé demande à ne plus utiliser
l’appellation de « lait maternisé » qui signifiait
« lait proche du lait maternel » car celle-ci était
source de confusions.
Utilisons donc la bonne terminologie
pour définir ce type d’alimentation :
-
Préparation pour nourrissons (= 1er
âge : de 0 à 4 mois)
-
Préparation de suite (= 2ème
âge : de 4 à 12 mois)
-
Lait de croissance (selon les
marques, de 8 ou 10 mois à 3 ans)
La plupart d’entre ces laits sont
dits « classiques » c’est à dire qu’ils sont destinés
aux petits qui ne présentent pas de problèmes digestifs
particuliers.
D’autres sont des formules
« spécifiques » qui viennent répondre à une complication
précise ; ainsi :
-
Les laits AR
et « Confort » (anti-régurgitations) : pour les
bébés fortement régurgiteurs et/ou qui ont tendance à
connaître des troubles du transit (selles molles) ;
elles contiennent un taux important de caséine + 1
épaississant type amidon ou farine de caroube.
-
Les laits « spécial transit » :
pour les bébés constipés (moins d’une selle / jour).
-
Les laits HA
(hypoallergéniques) : pour les bébés au terrain
atopique (prédisposés génétiquement à développer des
allergies, eczema…).
-
Les laits
sans lactose : pour les épisodes diarrhéiques.
-
Les laits
Anallergéniques (= hydrolysats poussés
de protéines) : pour les bébés allergiques à la
Protéine de lait de vache (APLV) ou dans le cas de
certaines diarrhées chroniques.
-
Les laits
« Pré » : pour les bébés de moins de
2kg600 à la naissance ; donnés jusqu’à 3 kg, ils
permettent de rattraper le retard staturo-pondéral et
aident à la croissance et au développement cérébral.
Mais, même les laits classiques
présentent des différences de composition qui permettent
un choix en fonction de la nature digestive de votre
enfant. Le plus simple est de toujours
partir du lait de référence : le
lait de mère.
Très peu
de laits artificiels l’avoisinent (2 seulement à l’heure
actuelle). Les autres, appelés « laits adaptés » ou
« modifiés » ont – comme leur nom l’indique - apporté
des modifications dans la répartition des composants de
manière à les rendre plus « confortables » pour l’enfant
comme pour la mère mais s’éloignant par là-même du lait
d’origine.
Quelques conseils pour lire et choisir la composition
d'un lait artificiel :
1) Les protéines
:
Elles participent à l’élaboration de
la structure du corps de l’enfant accumulant bien des
rôles variés et primordiaux pour l’organisme : fixation
du fer, rôle immunitaire… La législation impose une
fourchette de 1,5 à 3 g / 100ml (lait de mère de 0,8 à
1,1g/ 100ml). Leur responsabilité dans l’obésité de
l’enfant a été largement démontrée ; attention donc au
lait de vache qui contient minimum 3,2 g de protéines /
100ml… Dans le lait, on peut distinguer 2 « familles »
de protéines :
=> Les protéines solubles :
comme leur nom le laisse supposer, elles sont rapidement
digérées, dissoutes dès leur passage dans l’estomac.
Elles sont souvent appelées « lactosérum ».
=> La
caséine :
à l’inverse, celle-ci est de digestion plus lente. Dans
l’estomac, sous l’effet de l’acidité, elle a pour effet
de former un « coagulât » qui épaissit le bol
alimentaire déclenchant ainsi une sensation de satiété.
Le lait
de mère se partage comme suit : 60 % lactosérum / 40 %
caséine (voilà aussi pourquoi, il est aussi bien et
rapidement digéré mais pourquoi aussi on peut connaître
quelques petites régurgitations)
A retenir : En fort
pourcentage, la caséine peut résoudre l’inconvénient
des régurgitations (les laits AR et Confort ont un
taux de caséine >80%) et répondre à la demande d’un
bébé « glouton » ; en revanche, elle peut, en
ralentissant le transit, causer des problèmes de
constipation. Il y aura alors tout lieu de baisser
son pourcentage. |
2)
Les
glucides :
Sources d’énergie, ils participent également à d’autres
fonctions qui concernent le système nerveux ou encore
l’équilibre intestinal…
=> Le lactose : c’est un
sucre très rapidement digéré grâce à une enzyme
intestinale appelée lactase. Dans le lait de mère, il
est majoritaire à 85 / 90 % (les 10 à 15 % restants
étant des oligosaccharides
encore non reproduits à ce jour). Le lactose possède un
fort pouvoir osmotique sur la paroi intestinale c’est à
dire qu’il crée un appel d’eau qui aura pour conséquence
de faciliter (voire fluidifier) le transit (son
pourcentage est donc à baisser en cas de selles
anormalement molles et à augmenter en cas de
constipation).
Parfois, certains enfants
présentent un déficit en lactase et le lactose en excès
qui n’aura donc pu être digéré peut entraîner gaz,
coliques ou diarrhées ; c’est ce que l’on nomme
« intolérance au lactose » (à ne pas confondre avec les
symptômes de certaines allergies).
Les laits modifiés adaptent le
sucrage en associant le lactose à un ou plusieurs sucres
complexes. La plupart du temps, il s’agit de
dextrine-maltose (ou malto-dextrine) qui présente
l’avantage de ralentir la digestion et donc de repaître
l’enfant si c’est un petit gourmand !
A retenir : plus le
bébé présente un transit ralenti, plus on augmente
le taux de lactose (et inversement) ; plus l'enfant
est glouton, plus il y a intérêt à augmenter le
pourcentage de sucre complexe. |
3)
Les
lipides :
99,5 % des lipides du lait maternel
sont des triglycérides dont les fonctions essentielles
sont énergétiques (1g = 9 Kcal) et structurales.
Dans les laits artificiels, à la
différence du lait de vache, les lipides sont uniquement
d’origine végétale pour une teneur plus élevée en Acides
Gras Essentiels (AGE = acide
linoléique et alpha linolénique) ; ceux-ci sont
indispensables à la croissance de l’enfant et
particulièrement au bon développement de son cerveau et
des organes des sens. Le lait de mère en contient 350 mg
/100 ml (le lait de vache environ 90 mg / 100 ml …)
4) Les sels minéraux /
oligo-éléments / vitamines :
Quelques
éléments retiennent particulièrement l’attention :
=> La vitamine
D est la seule qui fasse défaut au lait maternel ; elle
fait partie des 15 vitamines dont sont enrichies les
préparations pour nourrissons et permet de fixer le
calcium nécessaire à la minéralisation osseuse.
=> Le fer,
indispensable à la formation des globules rouges, limite
les risques d’infections.
=> Le taux de
sodium ne doit pas être trop important, surtout en 1er
âge, car les reins du bébé ne sont pas prêts pour une
sollicitation excessive (travail de filtration). La mère
en contient 15 à 16 g / 100 ml
Les différents
approchent nutritionnelles actuelles :
A
l'heure actuelle, 3 approches alimentaires peuvent être
décrites en matière de préparations pour nourrissons et
de suite.
1) LES NUCLEOTIDES :
Ce sont des éléments nutritionnels contenus dans le lait
maternel dont l'intérêt pour la santé du nourrisson est
majeur, notamment en ce qui concerne la croissance et le
remplacement des cellules de la paroi intestinale,
l'entretien de la flore microbienne
saprophyte
ainsi que l'expression des défenses immunitaires .
Compte tenu de ses actions physiologiques, l'adjonction
au lait infantile de ces biofacteurs naturellement
présents dans le lait maternel apparaît comme la
solution la plus directe pour conférer aux préparations
infantiles toute ou partie des avantages du lait
maternel. Il n'existe actuellement que 3 laits
artificiels supplémentés en nucléotides.
2) LES PREBIOTIQUES :
Ce sont des compléments qui favorisent la colonisation
microbienne en apportant dans l'alimentation un milieu
spécifique favorable au développement de certaines
bactéries intestinales bénéfiques (par exemple les laits
enrichis en fibres).
3) LES PROBIOTIQUES :
Ce sont des compléments alimentaires microbiens vivants
qui exercent une action bénéfique sur la flore
intestinale et sur la santé en générale (par exemple les
laits enrichis en bifidobactéries). Un des problèmes de
ces préparations reste cependant la quantité et
l'innocuité des micro-organismes réellement vivants
après l'ouverture du conditionnement.
Page réalisée par
Stéphanie.
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